Calendriers des Anciens

Vestiges de l'ancienne connaissance




SOLSTICE D'HIVER


SOLEIL IMMOBILE

SOL : le soleil

STICE : du latin STO qui signifie être debout, immobile (stoïque), à l’arrêt.


Partout sur Terre, depuis la nuit des temps, le solstice d’hiver est célébré :

  • dans des constructions orientées vers le lever du soleil

  • dans des récits mythologiques

  • dans des rituels ou fêtes.


Le solstice serait donc un moment d’immobilité, d’arrêt pour le soleil.

De quoi s’agit-il concrètement ?


LE MÊME CHEMIN

Tous les jours, le soleil sort de l’horizon est. Il monte dans le ciel pour atteindre son zénith, son point le plus haut de la journée au sud puis descend vers l’horizon ouest.

Quasiment toute l’année, la course du soleil dans le ciel change chaque jour. Mais au moment des solstices, pendant plusieurs jours, le soleil fait le même parcours dans le ciel. Il se lève au même endroit, atteint la même hauteur au zénith et se couche au même endroit. La durée du jour ne varie pas.


C’est un moment d’immobilité.

Ce phénomène a lieu deux fois par an : au début de l’été (21 juin) et au début de l’hiver (21 décembre).




DÉBUT DE L’HIVER

Ce moment d’arrêt est le témoin de la fin d’un mouvement et du début d’un autre mouvement. En effet, depuis le solstice d’été, le soleil a changé chaque jour sa course en diminuant petit à petit sa présence dans le ciel. Les levers et couchers se sont rapprochés du sud chaque jour et le zénith baissait chaque jour en altitude. La durée du jour diminuait et la durée des nuits augmentait.

Depuis le 21 décembre, l’inversion s’est produite. Le soleil va maintenant chaque jour augmenter sa présence dans le ciel. Les levers et couchers vont avoir lieu chaque jour plus vers le nord et le zénith va gagner chaque jour en altitude.



QUATRE SAISONS

Nous connaissons les quatre saisons principalement dans leur effet sur la nature. Au printemps, les graines du sol émergent de la terre, les bourgeons s’ouvrent. En été, la nature se déploie, se propage dans toute sa grandeur. En automne, les fruits mûrissent, les feuilles tombent au sol et en hiver, la matière végétale tombée au sol se décompose et vient nourrir la terre, en silence, dans le repos.

Cette expression du cycle en quatre étapes s’exprime donc dans la nature à nos latitudes. Mais si nous allons dans des lieux plus proches de l’équateur, les saisons ne sont plus autant visibles. Les différences de température entre le printemps, l’été, l’automne et l’hiver diminuent. Pourtant, les solstices et les équinoxes sont toujours bien marqués.


UN ÉTERNEL RECOMMENCEMENT

Il est possible de se représenter la course du soleil dans l’année en prenant l’histoire du châtiment de Sisyphe. Son histoire entière est digne d’intérêt. Cet homme fut condamné à rouler une pierre au sommet d’une montagne d’où elle finit toujours par retomber. Le solstice d’hiver est le moment où la pierre finit de retomber et s’immobilise au pied de la montagne. 


Nous comprenons dans cette histoire que Sisyphe doit pousser la pierre pour la faire monter mais que pour redescendre, la pierre roule par elle-même. Au solstice d’hiver, Sisyphe est en bas, face à son châtiment, face à la montagne. Il vient de voir la pierre rouler jusqu’en bas. Un temps est nécessaire avant de reprendre l’ascension. Où trouver la force de remonter jusqu’au sommet ?


FAIRE COMMUNION

Dans notre calendrier, les premiers jours après le solstice d’hiver sont consacrés à la communion. 10 jours après le solstice, nous fêtons le nouvel an. Le début de notre calendrier n’est pas lié au cycle de saisons. C’est dans ce moment de questionnement, en bas de la montagne, que nous posons nos intentions pour l’année à venir.


AU TRAVAIL !

Énergétiquement, nous venons de vivre 6 mois de dégringolade, pour rester dans l’histoire de Sisyphe. Cette phase où la pierre se laisse aller dans sa chute peut nous conduire à un état de passivité.

Le moment du solstice d’hiver nous indique donc également un changement d’attitude. Il est temps de reprendre les efforts, de nous rattraper. L’ascension jusqu’au solstice d’été nous demande de travailler.

LE CAPRICORNE

Le Solstice d’hiver commence par le signe du Capricorne, gouverné par Saturne, planète associée au paiement des dettes et à la responsabilisation. Un texte plus détaillé est à retrouver sur la page du zodiaque : Le Capricorne

VISER LE SOLEIL

Dans les monuments mégalithiques, le solstice d’hiver est le plus souvent marqué par des dolmens dont l’orientation indique le lever du soleil au solstice d’hiver. Ces constructions datant de plusieurs milliers d’années sont remarquables par la précision de leurs orientations. Certains couloirs, comme celui de Gavrinis, marquent l’orientation du lever du soleil au solstice d’hiver grâce à leur diagonale. Par cette architecture, la précision est fortement renforcée. Dans la région de Carnac, des dizaines de dolmens sont construits de cette façon.


UNE PENSÉE PARTAGÉE

En étudiant les différents sites partout sur terre, nous voyons que les monuments orientés vers le lever du soleil au solstice d’hiver se trouvent à des latitudes où la géométrie de cette orientation correspond à des triangles de pythagore.

Pour développer cette idée, retrouvez la conférence "Solstices, latitudes et sites sacrés" dans le programme d'EpistemeaTV

UNE GÉOMÉTRIE NATURELLE ?

Sur le site de Stonehenge, une pierre, nommée Heel Stone, marque le lever du soleil au solstice d’hiver depuis le centre du monument. Dans l’axe de cette orientation, une construction nommée Avenue, interroge les archéologues. En effet, l’orientation de cette structure nous fait immédiatement penser à une construction humaine. Cependant, les éléments géologiques montrent une origine naturelle à cette Avenue. Les bâtisseurs n’auraient fait que mettre en valeur cette formation naturelle marquant l’axe du Solstice.

NOËL = SOLSTICE ?

Noël, qui veut dire le nouveau soleil (novo helios), est une fête dédiée au solstice d’hiver. Pourquoi y a-t-il 4 jours de différence entre le solstice et Noël ? 

La date du 25 décembre a été instituée au quatrième siècle, à une époque où le calendrier julien emmenait les dates de l’année à se déplacer par rapport aux saisons. Le calendrier julien se décale d’un jour tous les 100 ans. 400 ans après l’instauration du calendrier julien, le solstice devait avoir lieu 4 jours après, soit le 25 décembre.


QUE FAISAIENT LES BERGERS DEHORS UNE NUIT D’HIVER ?

Dans la liturgie chrétienne, on raconte que des bergers se trouvaient là la nuit où le christ est né. Cela correspond bien à une ancienne tradition mithraïque.


“Dans le culte mithraïque apparu en Perse, la fête la plus importante - le Mihrajan - se serait déroulée chaque année le jour du solstice d'hiver, jour célébrant la naissance de la divinité et la victoire de la lumière sur les ténèbres. Selon la tradition mithraïque la plus répandue dans l'Empire romain, Mithra serait né « jaillissant du rocher » (pétrogène) ou d'une grotte — élément éminemment lié au culte de cette divinité —, sous la forme d'un homme « dans l'apogée de sa jeunesse » (et non pas d'un bébé) équipé d'une torche et d'une épée, tandis que des bergers assistent à cette naissance miraculeuse.”

- extrait de la page wikipédia sur Noël


UNE FÊTE SUR PLUSIEURS JOURS

Au temps des romains, le moment du solstice correspondait aux Saturnales.

“Les Saturnales (en latin Saturnalia) sont, durant l'antiquité romaine, des fêtes se déroulant la semaine du solstice d'hiver (soit du 17 au 23 décembre) qui célèbrent le dieu Saturne et sont accompagnées de grandes réjouissances populaires.

Durant cette période, les barrières sociales disparaissent, on organise des repas, échange des cadeaux, offre des figurines aux enfants et on décore les maisons, avec des plantes vertes, du houx, du gui et du lierre notamment.

D'autres fêtes furent instituées ultérieurement à cette période, dont Noël. “

- extrait de la page wikipédia sur les Saturnales


Nous voyons ici comment la fête de Noël n’est que la continuité d’une ancienne fête, que la tradition chrétienne a revivifié avec de nouvelles formes.

Aujourd’hui, la fête dure une journée. Mais la semaine entière, qui correspond au moment où le Soleil est immobile reste un moment majeur dans notre calendrier solaire.



UN TEMPS HORS DU TEMPS

Dans la cosmogonie égyptienne, la déesse Nout, déesse du Ciel, est enceinte de son frère Geb, dieu de la Terre. Leur père Ré refuse que sa fille accouche et interdit aux 12 mois de l’année de faire naître l’enfant. Thot, en jouant avec la lune, ajoute à l’année 5 jours, passant de 360 à 365. Ces jours “en dehors du temps”, permettent à Nout d’accoucher.

Si la course du Soleil dans les 12 signes du zodiaque est considérée comme une prison dont on ne peut s’échapper, ce moment où la course s’arrête peut nous permettre, pour un moment, de nous libérer de cette emprise et voir au-delà de l’éternel recommencement.